Sur les traces de l’histoire …

La commune du Rouret a été officiellement créée en 1793 mais son histoire a débuté bien avant et daterait de 2000 ans avant J.C.

Vers la fin de l’âge de bronze, les hommes se sont regroupés en communautés et ont construit des « oppida » sur les collines, souvent appelés Camps. Au Rouret, à 480 m d’altitude, le lieu-dit “Camp Romain” dominant la vallée du Loup, est un lieu remarquable classé site archéologique.

A l’intérieur d’une enceinte fortifiée en blocs de pierre cyclopéens, ont été découverts des fragments d’amphores massaliètes et des poteries de différentes époques, qui montrent que le site a été occupé de l’âge du fer à la fin de la période romaine.

Sur un site similaire, le Castellaras, un monolithe, de nos jours abattu, laisse supposer une présence dès le néolithique ou l’âge du bronze, mais aucune autre trace d’occupation de cette période n’a été mise à jour sur les lieux. Seul du mobilier des IIe et IIIe siècles après J.C. (siècles des Antonins et des Sévères) ainsi que de l’Antiquité tardive, a été découvert.

Avec les Romains, les logiques d’implantation ont Maison du Terroir au Rouret évolué et la présence d’habitations plus bas sur les coteaux, fut attestée par la découverte de sépultures au niveau des quartiers Saint Pons et du Colombier.

A partir du Ve siècle, certaines villas comme celle du Castellaras, ont été fortifiées et concentraient la population.

Au XIème siècle, Rainouard, seigneur des lieux, fit bâtir un château au sommet du Bois mais il sera détruit en 1229, par l’armée du Comte de Provence, qui fera édifier une bastide au nord du territoire à l’emplacement de l’actuel château.

Les crises du XIVe siècle, pestes, guerres, famines, entraînent la disparition de la communauté et en 1400,
le territoire est considéré comme inhabité. Il se repeuplera ensuite difficilement. Le dernier seigneur des lieux, Joseph Louis Geoffroy du Rouret, qui s’est illustré pendant la guerre d’indépendance des États-Unis, émigre à la Révolution et sa seigneurie deviendra officiellement la commune du Rouret.

En 1830, le territoire s’agrandit considérablement avec le rattachement du hameau du Bergier appartenant jusqu’alors à la commune de Châteauneuf.

Durant la seconde moitié du XIXe siècle, la population, essentiellement composée d’agriculteurs, diminue à nouveau et il faudra attendre l’amélioration de l’adduction d’eau pour constater un regain démographique.

A cette époque, l’habitat encore dispersé entre les différents hameaux, commence à se recentrer vers le sud, dans la partie de l’ancien Bergier, aujourd’hui devenu le véritable coeur de la commune.

Dans les années 1900, le Rouret compte environ 600 habitants dont la plupart travaille la terre.

On cultive le blé, la vigne, l’olivier, le lavandin, et ensuite les plantes à parfum telles que le jasmin et la rose. Le bois communal est loué pour les cultures ou le pâturage. Bientôt les hameaux de Saint Pons, du Collet et Bergier seront desservis par la ligne de tramway Cagnes-Grasse et peu à peu, suivant l’évolution de l’économie régionale, la population se détournera du secteur primaire au profit du secteur tertiaire, abandonnant ainsi les cultures pour travailler sur le littoral et les grandes villes voisines.

Durant la Grande Guerre de 1914-1918, de nombreux jeunes de la commune sont recrutés dans l’armée. A Grasse, les hôtels sont transformés en hôpitaux militaires pour les soldats blessés au front.

Après la guerre, les années folles s’accompagnent de la naissance de fêtes populaires comme la St Pons et la St Pierre. Le Rouret profite de l’élan touristique et économique ; de belles villas apparaissent à flanc de colline, les enfants se font plus nombreux dans les écoles.

En mai 1928, le tramway stoppe son activité, faute de voyageurs. Les rails sont abandonnés, mais l’automobile se développe.

En 1939 la Seconde Guerre Mondiale vient frapper la France ; à la fin de celle-ci le nombre d’habitants a de nouveau chuté à moins de 550. Les travaux des champs reprennent ensuite leur cours (culture du jasmin, vendanges, figues, fleurs à parfum, olives…)

En 1954, la guerre d’Algérie mobilise de nouveau les jeunes appelés.

Une grande route doit bientôt être construite pour rallier la commune à Grasse. L’entreprise est ralentie en 1956 à cause d’un hiver rude où il neige 15 jours durant, rendant les travaux impossibles.

Un dynamisme nouveau se fait jour et s’installe sans toutefois faire oublier les racines du village, qui demeurent sources d’inspiration pour préparer l’avenir et maintenir la qualité de vie.

A l’aube de la Vème République, le baby boom rajeunit le pays. La grande route est terminée mais marque une fissure dans l’unité du village d’autrefois. Petit à petit, les habitants délaissent les travaux de la terre pour aller travailler en ville, en usine, au bureau ou sur les chantiers. C’est la modernité.

Les restanques sont abandonnées, mais la volonté de conserver la tradition et le terroir reste bien présente. La commune se construit et accueille de nombreuses nouvelles habitations. La qualité de vie attire les familles ; en 1968 le Rouret compte 1 208 habitants.

L’usine à parfum « Bouis » fait fonctionner l’économie du village.

En l’an 2000, ce sont désormais 3 460 habitants qui peuplent le village. Un projet de cœur de village naît afin de créer notamment une belle zone commerçante, tout en préservant le calme et l’architecture provençale.

Lors du dernier recensement, la commune compte plus de 4 100 habitants. De nouveaux équipements ont vu le jour, comme la Maison du Terroir, le plateau multi-sports et l’Espace Associatif et Culturel. Le projet « cœur de village » se réalise peu à peu.

Pour connaître la suite : Le Rouret aujourdhui